• 2009         L’AUGMENTATION                       

    de Georges PEREC

     

             27, 28, 29 et 31 mars, 2 au 4 avril aux TANZMATTEN

     

     

     

     

     

     

     

    Avec comme sous-titre « Comment, quelles que soient les conditions sanitaires, psychologiques, climatiques, économiques ou autres, mettre le maximum de chances de son côté en demandant à votre chef de service un réajustement de votre salaire », cette pièce datée de 1968 nous a semblé parfaitement en phase avec la situation de crise actuelle.

    C’est un vrai régal de fantaisie sans aucune contrainte dans le jeu (les jeux ?) pour un texte très « contraint ».

    Il faut rappeler la virtuosité de Perec dans ses œuvres telles que « La disparition » et « La vie mode d’emploi ».

     

                                                                                                                     

    Dans « L’augmentation », l’auteur se plaît à dérouler toutes les situations que l’on peut rencontrer dans cette démarche. Il jongle avec les acceptations du mot « augmentation » : financières, rhétoriques, mathématiques.

    Mais il s’agit de Perec ! Et donc les jeux de mots, les détours, le jeu de l’absurde ne sont pas loin.

    Le texte original est porté par un groupe de 3 femmes et de 3 hommes. J’opte pour des fonctions de cadres. Pendant 50 séquences on retrouve presque les mêmes phrases et cependant il y a progression. Notre challenge est de projeter des ambiances différentes comme un puzzle.

     

    Je livre malicieusement un extrait de la pièce dans le style moulin à paroles ou rubicube :

    «  1. Vous avez mûrement réfléchi, vous avez pris votre décision et vous allez voir votre Chef de service pour lui demander une augmentation.

       2. Ou bien votre Chef de service est dans son bureau, ou bien votre Chef de service n’est pas dans son bureau.

      3. Si votre Chef de service était dans son bureau, vous frapperiez et vous attendriez sa réponse.

      4. Si votre Chef de service n’était pas dans son bureau, vous guetteriez son retour dans le couloir. » (fin de l’extrait)

     

     

     

     

    On peut comprendre que certains spectateurs se sont agacés de ces redites mais la plupart se sont pris au jeu. En tout cas, mes interprètes ont assuré un texte bien « retors » avec ses répétitions et ses variantes.

    Tour à tour ou ensemble, Guilhem BORGHESI la proposition,  Laurent FRITSCHMANN l’alternative, Fabiola BROCK l’hypothèse positive, Marion HIRSCH l’hypothèse négative, THÉO le choix, Séverine BETTINGER la conclusion ont été étonnants de dynamisme et de talent en danseurs,  en hommes du monde, en personnes âgées en fauteuils roulants… Un personnage étrange joué par Agnès VEUILLERMET la rougeole encadrée dans un meuble de télévision roulant débite un texte « surréaliste ». J’y ajoute celui muet du salarié « quémandeur », Gaël SCHMITT qui imprime par ses aller et retour  une espèce de manège sans fin du temps qui passe. Son seul lot de consolation  est une médaille du travail lors de la retraite. C’est du « pipeau » car à cette cérémonie si les plus importants notables se pressent, très vite ils se retrouvent entre eux et l’employé se retrouve sur la touche.

    J’ajoute aussi – quelle prétention ! - des intermèdes décalés qui apportent des respirations décalées. Parfois employés tapant à la machine à écrire en mesure,  parfois babas « Peace and love », ou serveurs stylés, ou encore plongeurs aquatiques « d’opérette ». Ce sont d’autres comparses Claudine et Jean ARBONA, et Laurent BEY récemment arrivé. Ils apportent une bonne part de rigolade.

       

       

        

    Le décor inventé par une nouvelle décoratrice, Martine MISSEMER, plasticienne de talent, joue sur une configuration de bureaux paysagers (Merci Séverine pour la récupération de mobilier !) et de peintures notamment une série de portraits du « Boss » très expressifs sur son vieillissement, manière de faire sentir le poids des années. Un escalier en colimaçon suggère la montée dans les étages de l’entreprise..

    Pour la réalisation et la conception, je peux compter comme toujours sur l’investissement de Michel LITZLER, de François NOCK et d’André BERNHARD.

     

     

     

    Marie-France CASPAR, Marie-Paule EGELÉ et Marguerite WEHRELL m’apportent un précieux concours pour les costumes, avec l’aide de l’association «  Rêve d’une nuit d’été » de Villé.

     

    Toujours prête à aller de l’avant, Anny MULLER accepte d’être mon assistante à la mise en scène.

    Elle met d’ailleurs en espace à la Médiathèque un montage que j’ai concocté autour de l’univers et les textes des Oulipiens. Une manière de faire découvrir au public ce mouvement initié par Raymond Queneau et qui traverse aujourd’hui encore de nombreuses créations artistiques et littéraires.

     

      

                                                                                 

     

     

     

     

                                               


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