•                                                           1985         LA MÉNAGERIE DE VERRE       

                                                                             de Tennessee WILLIAMS

     

                                                            13, 14, 18, 19 et 20 avril à la Salle VAUBAN

     

     

     

     

     

     

    C’est l’année d’une expérience particulière dans un lieu nouveau et unique pour le TVR. D’autres compagnies indépendantes telles que « Le Marché aux grains » avec Pierre DIEPENDAELE et Louis ZIEGLER ou encore celle de Manue REBJOCK, se produiront dans cette Salle Vauban.

     

    Il m’apparaît que le choix d’une pièce intimiste à 4 personnages y trouve sa place.

    Tennessee WILLIAMS connaît le succès et la fortune grâce à « La Ménagerie de verre » écrite en 1945.

    Avec cette pièce, il nous fait entrer dans la middelclass, et sa détresse humaine.

    Les personnages : Amanda la mère, Laura la fille, Tom le fils et dans une moindre mesure Jim son ami, se réfugient dans l’illusion du souvenir ou décident de s’échapper de cette vie sans ambition pour fuir le désespoir du présent.

     

     

     

     

     

    Le fils qui part sur les traces de son père, marin au long cours, est interprété par René FERRY avec le fort engagement de celui qui est tiraillé par son envie de rester le protecteur de la famille et d’autre part par l’appel du large.

    Denise FERRY apporte à la mère toute la complexité d’une femme qui ne veut pas se laisser avoir par les difficultés de la situation, ni par l’âge et rester la mère poule..

     

     

     

     

     

    Très fragile comme les petits animaux de verre de sa ménagerie, handicapé physiquement et d’une grande inhibition,  le personnage de la fille est porté par Béatrice WALTZ dont le talent pour ce 1er grand rôle n’échappe à personne.

     

     

     

                  

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Dans le fil de l’histoire, elle imagine le meilleur de l’amour quand son frère lui présente un copain.  André BERNHARD est un Jim convaincant  bien sur ses jambes.

    Mais il n’y aura pas de happy end : le « futur » est déjà fiancé !

     

    Comme le dit joliment, Jean-Marie dans le programme

     

    Quatre personnages en quête d’un cœur

    Sœur Anne en quête du bonheur

    espérant voir apparaître

    dans le fragile miroir

    de sa ménagerie de verre

    le reflet du prince charmant.

    Mais le rêve s’évanouit

    Mais l’espoir s’écroule. »

     

    Avec la troupe, nous concevons une habitation à l’américaine enfermée par de grands stores (Je sais gré à Marly Barnabé et son « Théâtre des Vilains » de  nous les avoir mis à disposition) derrière lesquels clignotent des néons. Trône en bonne place une photo géante du père enfuit ! La vitrine scintille des multiples objets de verre.

     

    Pour moi c’est l’occasion d’un retour à un travail de détails dans les gestes, les regards, les silences, comme je le pratiquais au temps de mes mises en scène à Paris dans les cafés-théâtres. Le public est particulièrement sensible à ce drame qui renvoie pour beaucoup aux difficultés du moment.

     

    Dans la série des productions du TVR, ce spectacle à distribution très réduite (sauf pour les Tardieu et les Mrozek) sera une exception. Je sens bien que les acteurs laissés au bord de la route se démobilisent. Dans une troupe amateur, on veut jouer et comme on ne présente qu’une pièce par an, le temps d’attente est pesant.

     

    @ l’œil en coulisse

     

    # René raconte 2 anecdotes vécues dans la salle. Dans ma mise en scène, il est installé dès le début parmi le public.

    Il raconte :

     « Un jour le regretté Maire de Sélestat, le Dr KRETZ, arrivant en retard s’installa au milieu du passage central. Discrètement, je lui demandai de se déplacer car il serait dans l’axe du projecteur. Il me répondit : Cela ne me dérange pas d’être sous les feux des projecteurs » !!

    « Un autre soir, toujours dans la même situation, je me retrouvais assis à côté de ma mère. Je me fis très discret et soudain lorsqu’il y eut le noir, on entendit un cri « Ye, biewala, besch düs ? » 

     

     

     

     

     

    1986    Relâche

     

     

     

     

    Alors que les autres membres de la troupe s’investissent dans la pièce suivante « Pol » de Alain DIDIER-WEILL, notre ami René DOTTOR artiste de la première heure disparaît.

    Notre Théâtre est très triste. Tout s’arrête.

     

     

     

     

     

     

     


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