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    1990         LES PETITS BOURGEOIS                 

     de Maxime GORKI

     

                3, 6, 7, 8, 9 et 10 novembre à la Halle aux blés

     

     

     

     

     

     

     

    C’est une œuvre majeure du répertoire russe qui demande un gros travail et une riche distribution.

    Le drame en 4 actes – le public en ce temps-là acceptait de rester assis même inconfortablement pendant plus de 3 heures ! – raconte un conflit de générations sur fond d’idées révolutionnaires.

     

    Une fois encore, je sais que je peux compter sur mon meilleur comédien, René FERRY. Il compose le personnage de Bessemenov, le père vieux bourgeois attaché aux valeurs traditionnelles, avec une vérité criante derrière son masque réussi de moujik. 

     

     

     

    Apparaissent les enfants désoeuvrés et sans envies, Tatiana et Piotr joués par Béa WEICHEL et Jean-Marie WOLFF (alias Jérôme Criquet) mais aussi un fils adoptif, Nil, par Laurent FRITSCHMANN,  annonciateur de la Révolution d’Octobre et qui croit en un pays nouveau. De l’autre côté, les parents dont le père, on l’a vu, refuse tout changement et la mère Akoulina Ivanovna, Claire LAUTH, très compréhensive mais très tôt débordée par les événements.


    Autour gravitent amis des « vieux » et des jeunes. Ainsi, Christian FRUCHART apporte poésie et légèreté à son personnage de Pertchikine tandis que MANU dans Élena, Anny MULLER dans Tzvetaïeva et Jacques DOTTOR (fils des …) dans Chichkine ont la fantaisie et l’inconscience de leur jeunesse.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Dans des rôles annexes il faut signaler le docteur, Michel LITZLER (alias Tiller), la bonne, Denise FERRY (enceinte de Clément !), et la paysanne, Pascale RHOMER. Je fais de la figuration avec quelques bonnes volontés de la famille Ferry.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Cette année-là,  j’ai prévu un dispositif particulier dans la salle à « géométrie variable » de la Halle aux Blés. Le spectateur surpris traverse l’espace scénique installé du côté de la porte d’entrée. Il regarde, intimidé, à droite à gauche et aperçoit avec soulagement la tribune installée en fond de salle !

    Le décor joue sur des profondeurs avec des portes vitrées, en cherchant à reconstituer des intérieurs slaves. Le samovar, que j’ai eu bien du mal à trouver, figure en bonne place !

     

    Notre décorateur, Jean RISACHER sait « habiller » mobilier et murs dans le contexte russe avec beaucoup d’habileté.

    Pour l’affiche, il sort de ses dessins humoristiques habituelles pour créer une icône dont le verre se brise. Belle allégorie !

    Je compose une musique un peu slave axée sur « l’âme du violoncelle » soulignant la gravité du propos.

     

     

     

     

     

    @ l’œil en coulisse

     

    # Il y a une telle tension dans ce texte, dans ce qu’il raconte, que cela rejaillit sur les interprètes, causant même certain soir une interruption momentanée.

    René s’en souvient bien. Il attendait de faire son entrée. Après une quinzaine de minutes, il passe à quatre pattes sous les gradins pour aller s’informer. C’est là qu’il a appris le malaise de Claire.

    Jean-Marie complète : «  Au bout d’un quart d’heure elle reprend le dessus. Et à la « mi temps », de la vodka est offert aux spectateurs pour les mettre dans l’ambiance. Un geste impossible aujourd’hui. »

     

    # Pendant ces représentations, René relève encore qu’il a été « le champion du rattrapage de trous » ; cela devint si régulier et compliqué, pas facile d’improviser chaque fois, qu’un soir, il le pressentait, à son tour il se mit à bafouiller et ce fut « le blanc ». Et naturellement, les autres partenaires  purent se gausser à sa sortie «  Ah ! tu as eu un trou ! »

     

    # À chaque représentation, nombre de spectatrices sortent leur mouchoir !

     

     

     

     

     

    1991    Relâche 

     

     

     

    On n’est pas des « fonctionnaires » du théâtre, on ne veut pas produire pour produire. Après les gros efforts consentis et les tiraillements internes classiques, nous décidons de nous mettre au vert.

     

     

     

     

     

     


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